Comme nous l’avons déjà dit, le retour au pays est un parcours difficile.

Cela implique pour celui qui revient une remise en question et un ajustement de son vécu récent aux traditions et à l’environnement socio-culturel de son pays.

Son identité s’est enrichie au contact de nouvelles perceptions, d’un autre mode culturel. Il jette un regard neuf sur le monde qu’il avait quitté au moment d’entamer sa longue transhumance. Il faut assumer ce vécu sans porter de jugement, sans cracher dans la soupe mais aussi avec la volonté de fusionner sa modernité avec la tradition retrouvée de ses origines.

Dans beaucoup de cas, les jeunes qui reviennent ont un cursus académique de haute volée et ils ont l’ambition de participer au développement de leur pays. Tout comme ceux qui ont accompli leurs études au pays.

« Mais ils doivent encore franchir le dernier kilomètre entre le diplôme et l’emploi. »

C’est le plus difficile. Car s’il faut à la fois pouvoir s’assurer d’être formé, il faut aussi pouvoir s’assurer d’avoir un emploi, et cela dans un environnement économique extrêmement mouvant où l’horloge pédagogique et l’horloge des besoins en compétences ne se nourrissent pas du même espace-temps.

Il y a aussi la tentation de l’entrepreneuriat nourrie par toutes les épopées virtuelles des startups en devenir.

Il y a aussi ces métiers d’avenirs qu’on oublie, raisons sociales et familiales obligent, ces maçons, ces plombiers, ces électriciens, ces techniciens de BTP, ces soudeurs, ces mécaniciens qui vont représenter une grande partie des besoins en emploi dans l’écosystème africain.

Il y a aussi ces métiers de l’agriculture, qui est au coeur de l’économie africaine, qu’on ne peut pas laisser disparaître sans tirer profit des technologies rurales, agraires, hydrauliques, pastorales, etc.

Il faut enfin définir la compétence comme une combinaison alliant capacité d’adaptation et souplesse d’esprit plutôt que comme l’expression figée d’un diplôme et d’un cursus universitaire.

Franchir ce dernier kilomètre demande des structures d’accompagnement qui permettent de travailler dans une logique de dialogue permanent sur des thèmes déterminés.

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La dimension emploi :

  • Apprendre à faire son bilan personnel,
  • Identifier son domaine professionnel et identifier les domaines collatéraux,
  • Construire son projet professionnel,
  • Comment dresser des passerelles entre demandeurs d’emploi et le marché du travail.
  • Faire du coaching professionnel.

La dimension modèle économique :

  • Bien identifier les parties prenantes de l’environnement rural ou urbain. Aller à leur rencontre, pour savoir quels sont leurs besoins, leurs forces, leurs aspirations, Comprendre ce qui existe et ce qui manque dans leur environnement.
  • Définir quelles actions à mettre en place pour que les parties prenantes trouvent leur autonomie par le travail, la formation, l’accompagnement, etc.
  • Définir quelles sont les solutions originales qui peuvent être apportées aux problèmes des parties prenantes. Autrement dit, quelle valeur ajoutée faut-il leur apporter.

La dimension « Entreprise » :

  • Là encore, aller à la rencontre des entreprises, pour connaître leurs besoins en compétences et en ressources humaines, la réalité du marché du travail, ses forces, ses faiblesses, la pérennité de l’emploi.
  • Connaître les besoins en compétence des entreprises. Définir les paramètres de qualité professionnelle.

La dimension « Réseau »

  • Construire un réseau professionnel et de qualité.
  • Elaborer un label de qualité « emploi » (pour certifier que les candidats qui sont recommandés par cette filière ont toutes les qualités requises)
  • Etablir des passerelles entre le marché de l’emploi, les projets professionnels, et les demandeurs d’emploi.
  • Tenir un fichier vivant et dynamique sur l’évolution des entreprises en matière de ressources humaines, de ses points forts, de ses besoins en compétences, de ses attentes, de ses déceptions.

Quelques initiatives intéressantes.

A voir dans un article du Monde paru en octobre 2016 : « En Afrique, les jeunes innovent et construisent leur enseignement supérieur à la carte » qui expose la synthèse d’une étude faite par le Cabinet Dalberg sur « L’Université du Futur » :
Un site qui combine recherche d’emploi et modules pédagogiques pour des projets professionnels Fuzu.com

Le programme « RH-Excellence Afrique », créé et piloté par le CIAN, avec le soutien de la Fondation AfricaFrance.

Un exemple de programme de tutorat, tuteria.com, qui vous aide à trouver des experts pour compléter vos connaissances.

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