Nous constatons que les communautés rurales possèdent des savoir-faire qui font partie de leurs traditions. Ces traditions sont la partie émergée d’un courant ancien de modernisation. Dans un environnement donné, des solutions ont été données à des nécessités de vie et d’existence.
On a découvert quelles céréales étaient les plus adaptées à l’environnement et comment les cultiver, on a créé des greniers pour conserver les aliments pendant la saison sèche,
on a appris à traiter le coton pour pouvoir le filer et le tisser,
on a appris à forger des outils,
on a maintenu vivace les techniques d’entretien annuel des constructions en banco.
Bref on a développé toute une série de méthodes qui permettaient de survivre dans un environnement connu et répétitif. Une saison sèche éreintante succède à une saison pluvieuse génératrice de biens consommables.
Mais la tradition a fait oublier qu’elle était le fruit d’une volonté d’adaptation permanente et les mécaniques de changement se sont arrêtées sans que ses sources ne soient taries.
Le projet est une émanation du terroir. Encore faut-il bien en connaître le terroir et ses différents crus.
Au travers de la logique d’approche que nous avons précédemment définie, il faut en préciser certains points clés.
Si les solutions sont à l’usage de toute la communauté, elles doivent être aussi approuvées par le plus grand nombre et chacun doit pouvoir, dans la mesure de ses moyens, participer à leur mise en œuvre.
Il faut donc pouvoir trouver des relais sur place qui assureront la continuité de l’action et travailleront en tâche d’huile.
Ces relais vont jouer le rôle de leaders de savoir-faire et de transmission entre les bénéficiaires du projet et les objectifs à atteindre. Ce seront aussi des relais d’animation et de découvreurs de solution.
Il faut connaître et formuler les attentes des personnes et des groupes qui vont prendre en main leur devenir. Tout en sachant bien que ces attentes sont vouées à évoluer et même à radicalement changer en fonction de la maturité des connaissances ou de l’apparition de nouvelles opportunités.
Il faut donc trouver des acteurs qui joueront un rôle d’amplification des actions à mener et de feed-back de leur évolution. Nous les appellerons des animateurs d’accompagnement.
Bien sûr il faudra les former à assumer cette tâche qui contient 3 dimensions :
- Pouvoir mettre le groupe en condition d’écoute des chemins possibles et le maintenir dans un rôle d’acteur de changement.
- Pouvoir assurer un relais avec les déclencheurs du projet, leur renvoyer les problèmes et incidents rencontrés, l’atteinte ou la non atteinte des résultats fixés, les sensibiliser aux lacunes déclarées pour que des actions de renforcement soient préparées.
- Pouvoir aussi former d’autres animateurs d’accompagnement pour permettre une diffusion des actions dans l’espace communautaire.
Trouver les bons relais est une condition de réussite. Et l’élément clé de la réussite va se baser sur une stratégie d’accompagnement prenant appui sur des acteurs locaux.