Monsieur Daouda Coulibaly a fait partie de la première promotion des « Boursiers de l’excellence« , initiative qui s’inscrit dans le cadre du projet « 300 jeunes cadres pour le Mali » de l’ancien Président de la République, Alpha Oumar Konaré.
Les bénéficiaires sont sélectionnés parmi les élèves qui obtiennent leur baccalauréat avec une mention Bien ou Très Bien, après une sélection sévère.
Il est parti dans l’optique d’acquérir une expertise dans le domaine de l’aménagement du territoire. Et de revenir au Mali, comme l’exigeait l’accord bipartite notarié passé avec l’état malien qui de son côté, s’engageait à fournir un emploi au bénéficiaire, une fois son diplôme acquis.
Au cours de ses études, il a très vite porté un intérêt à l’idée de créer une entreprise. Pendant ses dernières années, il a essayé de mettre en place, à partir de la France, un projet d’agriculture mécanisée dans le cadre de l’Office du Niger.
Ce projet n’a pas pu se réaliser, faute d’obtenir des subventions pour financer du matériel agricole, aussi, dit-il, par manque d’expérience.
Toutefois, ce premier vécu, lui a donné une ouverture sur ce qu’était une entreprise et sur l’approche de la création.
Il a renforcé ses connaissances par un contact assez suivi avec l’Agence pour la Création d’Entreprises (APCE), association française dont la mission principale est d’assurer la diffusion de l’esprit d’entreprise en France.
Il a également fait un cycle d’études à l’Institut d’Administration des Entreprises (IAE) de Paris.
Egalement, passionné d’informatique, il a créé son premier projet en 2007.
Africarrieres.com, site informatique de diffusion d’offres d’emploi, qui a enregistré 10 000 inscrits maliens, site toujours en activité.
Il a ensuite créé une entreprise de vente d’ordinateurs, avec une offre de maintenance du materiel ainsi que des séminaires dans le domaine de l’informatique.
De l’informatique, il a étendu son éventail, à partir de 2008, pour créer Trainis, centre de formation continue destiné au renforcement des capacités des cadres africains.
« Notre but est de répondre aux immenses défis qui se posent à notre pays en matière de formation continue. Pour aborder avec sérénité l’ère d’un continent émergent, l’Afrique doit compter sur des ressources humaines de qualité, compétentes et préparées à intégrer entièrement ce changement » (Daouda Coulibaly).
A la question, « quel est le point-clé pour réussir une projet d’entrepreneuriat ? », il répond ne « dépendre d’aucun financement externe ».
C’est une expérience qu’il a retiré de ses premiers tentatives, il s’est ensuite déterminé à assurer lui-même sa croissance à partir de ses propres gains. Il faut commencer petit, en vivant au jour le jour, sans aucune visibilité sur l’avenir, en préservant le minimum de ce qu’il gagnait pour assurer son existence et en investissant le reste pour préparer l’avenir.
Cette réflexion vient enrichir assez singulièrement la problématique de la création d’entreprise. Ne dépendre que de soi-même. Engranger ses propres expériences.
Ces principes, régulièrement évoqués, recouvrent une autre vérité, celle de l’apprentissage de la rigueur et de la discipline.
Les premiers pas d’entrepreneur ne sont pas difficiles. On vit dans un climat protégé par les subventions trouvées, par ses premiers contrats, ses premiers enthousiasmes. Ce qui devient ardu, c’est de maintenir en vie ses projets sans donner dans la gabegie financière. De vouloir aller au-delà du premier échec. De consolider en permanence ses fonds propres. De comprendre la nécessité d’un fonds de roulement sain et surtout de bien avoir en tête que cette trésorerie de la vie courante et permanente de l’entrepreneur est le résultat et l’indicateur de la pérennité d’un bon projet.
C’est aussi acquérir une discipline permanente d’adaptation au changement.