Nous avons rencontré, Hammadoun Dicko, créateur d’un site destiné aux chercheurs d’emploi : malibaara.com.

Ce site se présente, en apparence, comme bien d’autres. La page d’accueil présente les dernières offres d’emploi, avec une description relativement complète du poste et de l’organisation qui est à l’origine de la demande. A cela s’ajoute, un tableau qui rassemble toutes les offres, qu’il est possible de ventiler par secteur professionnel, par type de contrat, par ville où le travail devra s’exercer.

Son originalité ne réside pas dans sa visualisation informatique mais dans la manière dont ces offres sont diffusées au grand public. L’équipe initiatrice, dans le cadre d’une activité principale dédiée à l’informatique, est fortement préoccupée de trouver des solutions utiles pour la société malienne. A partir du constat que l’accès à l’information est difficile, et surtout par des moyens informatiques, ils ont exploité l’idée d’utiliser le téléphone portable comme support pour permettre une diffusion par sms. Ceux qui sont intéressés, créent un compte, et une fois enregistrés, ils reçoivent par sms et par email les offres d’emploi, dès leur parution. Depuis son lancement, le 25 juillet 2014, 6 000 personnes se sont inscrites sur le site de malibaara.

J’ai aussi eu l’occasion d’évoquer avec Monsieur Dicko, le thème de la création d’entreprise ainsi que celui de la recherche d’emploi au Mali, à partir de l’étranger.

Monter une entreprise, sans posséder, au préalable une bonne expérience professionnelle, s’avère très compliqué. Il faut bien connaître les réalités du pays et d’une manière générale, c’est, dit-il, très difficile de trouver un emploi, sans vivre au Mali.

Alors que, paradoxalement, les possibilités de développement sont abondantes. Mais cette expansion s’accompagne aussi de besoins de rigueur, comme le respect des délais, la nécessité de respecter les coûts et d’assurer une qualité des services. Une autre manière de vivre l’endettement. Trouver et pouvoir gérer les ressources humaines.

Il faut bien saisir les clés de l’environnement malien pour pouvoir s’y insérer tout en voulant gérer autrement, et ne pas tomber dans les travers d’un management approximatif.

Inciter les migrants à revenir au pays pour y développer un savoir-faire à haute valeur ajoutée, demande de leur part beaucoup de sang, de larmes et de sueurs.

La société civile et politique, devra pouvoir accepter ces nouvelles expertises pour les intégrer dans son schéma de développement.

Il faudra donc aussi mettre en place, sur le plan national, des nouveaux acteurs qui pourront accompagner et optimiser la mise en place de cette compétence « d’un autre monde ». Il faut que la diaspora sache que le pays a besoin d’eux, de leurs qualités, de leur rigueur, de leur volonté d’aboutissement et de finalité.

Sans que cette fonction d’utilité ne sera pas clairement reconnue, la problématique du retour au pays restera difficile à mettre en oeuvre.

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