Choisir les projets, c’est un échange permanent d’innovation sociale

Je voudrais d’abord remercier Jean Laurent Fervel pour son commentaire qui précise bien les caractéristiques d’un projet collaboratif entre les différents acteurs de la diaspora malienne.
Il serait naturel de penser que l’initiative des propositions devrait venir du Mali lui-même. Puisque ses membres sont à la source.
Mais je pense personnellement que ce travail devra être le fruit d’une démarche collective. cela dépendra aussi de la manière dont les courroies de transmission assurent les échanges.
Chacune des deux cellules, la française et la malienne, ont chacune leur ligne de vie, dans des ecosystèmes totalement différents. L’une, comme membre de la diaspora dans un univers culturel particulier, l’autre, comme acteur de la société civile, confronté à d’autres réalités sociales et écononomiques.
Cela veut dire qu’il va y avoir deux compréhensions de projet à mettre en oeuvre. On va pouvoir confronter une vision plus pragmatique qui tient du vécu du retour à une vision peut-être plus idéaliste mais aussi plus théorique de ceux qui sont encore imprégnés de leurs études et de la jeunesse de leur qualification.
On va aussi faire référence à d’autres modèles alternatifs tels que l’écononomie circulaire ou l’économie sociale et solidaire.
Les projets qui relèvent de ces nouveaux paradigmes s’inscrivent dans une dimension écononomique et entrepreneuriale tout en mettant l’accent sur l’innovation sociale, la finalité sociétale, l’ancrage territorial, et l’intégration des impératifs de développement durable.
« Un entrepreneur social est un type d’entrepreneur qui se base sur l’innovation pour améliorer le monde par des solutions que peut offrir le marché. Les entrepreneurs sociaux utilisent leurs compétences et leur créativité afin d’essayer de résoudre un problème social urgent dans le but d’avoir un impact positif. »
« Les entrepreneurs sociaux guident une innovation et une transformation sociales dans différents domaines, dont l’éducation, la santé, l’environnement et le développement d’entreprises. Ils poursuivent leur objectif de réduire la pauvreté par un zèle d’entrepreneur, des méthodes empruntées au domaine des affaires, et le courage d’innover et de surpasser les pratiques traditionnelles. Un entrepreneur social, à l’instar d’un entrepreneur en affaires, construit des organisations solides et durables, érigées soit en tant que sociétés ou organisations à but non lucratif. » (Fondation Schwab)
Cette manière d’aborder l’écosystème est relativement propice à l’accomplissement de projets de développement comme l’accès à l’eau, l’assainissement, les énergies renouvelables, le secteur de la santé, la dynamisation de l’économie locale, l’adaptation de nouvelles technologies aux systèmes financiers comme « Orange Money », la téléphonie mobile, les systèmes d’enseignement, bref tout ce qui peut avoir une fonction d’utilité dans la vie des communautés et dans le développement local.
Et encore bien d’autres choses.
Mais pour cela, Il faudra créer un système de va-et-vient de savoir. entre une cellule qui apporte des pistes de réflexion à partir de ses constatations et ses observations de son vécu local et une cellule qui oeuvrera de manière plus imaginative sans l’a-priori du réel.
D’autre part, il faut aussi maintenir chacune des unités dans un état d’ouverture d’esprit permanent pour qu’elles enrichissent leur potentiel respectif de créativité et consolident par l’échange mutuel leur volonté d’action.
Il ne faut pas seulement élaborer des stratégies visant le développement du Mali mais surtout assumer l’acte de développement participatif.

P.S. : Je conseille la lecture de quelques documents :

• L’économie sociale et solidaire, un atout pour la coopération décentralisée – Savoirs communs n° 14 (AFD)
• Guide méthodologique du développement des stratégies régionales d’économie circulaire en France – ADEME octobre 2014
• Plan Sénégal émergent (Gouvernement du Sénégal – février 2014)