Les boursiers de l’excellence sont nés d’un constat du président Konaré que le Mali ne possédait pas des structures d’enseignement supérieur suffisantes pour répondre aux nécessités de développement du Mali.
Après avoir fait un inventaire des besoins en compétences, un programme intitulé « 300 jeunes cadres pour le Mali » a été élaboré.
Après une sélection sur résultats et concours, une dizaine de boursiers étaient envoyés en France pour y accomplir des études de haut niveau avec obligation de retour au pays et obligation pour l’état de leur fournir un emploi.
A partir de 2007, comme l’état n’accompagnait plus tellement les boursiers, ceux-ci se constitués en Cellules pour le Développement du Mali (CPD), l’une en France, l’autre au Mali.
« L’objectif à la création de l’association était d’oeuvrer à l’édification d’un Mali indépendant, prospère et rayonnant, en contribuant à son développement éducatif et socio-économique, de faciliter l’intégration des jeunes boursiers maliens. »
Pour reprendre les mots d’introduction de la présidente de la cellule française, Hawa Traore :
« La force de notre association réside dans l’amour que nous portons pour notre pays le Mali. Le CPD regroupe aujourd’hui des jeunes maliens désirant prendre en main leur avenir et être acteurs du développement de leur pays à travers des idées de projets et des réalisations concrètes. C’est un réservoir de jeunes dynamiques ayant acquis des compétences dans des domaines d’études divers et variés tels que les sciences fondamentales et économiques, le droit, les technologies, le management etc.. »
La cellule malienne, sous la conduite de Amadou Kone, essaie, au travers d’un site (walanta.com) et d’actions plus concrètes, de combler les lacunes d’informations sur tous les besoins potentiels des diplômés et futurs diplômés, de transmettre la promotion de l’excellence au niveau des collèges et lycées, bref d’assurer un compagnonnage qui prend son départ très en amont dans la chaîne éducative.
Leur volonté est aussi d’assurer une passerelle avec tous les maliens diplômés qui sont en situation de recherche d’emploi, sans distinguer ceux-qui sont passés par les fourches caudines des concours, de ceux qui sont partis sans bourse et sans soutien pour aller conquérir un diplôme à l’étranger.
Je pense que pour faire le lien avec ce qui se tente et les stratégies qui apparaissent, il est intéressant de citer quelques points forts d’un rapport écrit par Emmanuel Faber et Jay Naidoo, paru en janvier 2014, comportant « 10 propositions pour une nouvelle approche de l’aide au développement ».
Ils proposent d’engager tous les acteurs d’une communauté dans une démarche de développement qui soit à la fois économique et sociale.
De plus, ils parlent de croissance inclusive, « définie à la fois par sa contribution à la résolution de problèmes d’intérêt général, son souci de pérennité et de viabilité économique et son niveau de risque plus élevé que celui de l’économie classique ».
Dans cet ordre d’idée, ils proposent une approche par « coalition d’acteurs inventant ensemble des modèles hybrides pour répondre à des problèmes concrets ». Ils font aussi largement référence à un processus de cocréation.
« La cocréation repose sur l’idée qu’il ne s’agit pas de juxtaposer les divers apports des uns et des autres, mais de les combiner pour inventer des activités et des logiques d’action inédites. Ce processus de cocréation repose nécessairement sur un climat de confiance et de bienveillance entre les acteurs et demande une attention particulière portée aux modalités d’écoute, de dialogue et d’échange. »
Il faut offrir un terrain où chacun peut se former et s’adapter aux réalités culturelles et sociales du pays, où chacun pourra partager avec d’autres et mettre en commun son vécu et ses expériences pour renforcer leur fonction d’utilité professionnelle, sociale et communautaire.
Un terrain où toutes les générations seraient acceptées pour remodeler le présent à l’image d’un avenir espéré.
Une voie de réflexion qui pourrait rassembler tous les acteurs du développement tant publics que privés.